Le Maroc est résolument engagé dans sa transition énergétique, avec un ensemble de mesures prévues pour l’année 2024. Parmi celles-ci, l’adoption de lois et décrets, la mise en œuvre de stratégies nationales et le développement de l’hydrogène vert occupent une place centrale, témoignant de la volonté du pays de jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique.
Le Maroc se positionne comme un acteur clé de la transition énergétique, mais les défis restent importants. Les mesures prévues, telles que l’adoption de lois et décrets, la mise en œuvre de stratégies nationales et le développement de l’hydrogène vert, témoignent de la détermination du pays à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique et à créer un avenir énergétique plus durable. C’est dans ce contexte que Badr Ikken, Managing Partner de Gi2 et président exécutif de Gi3, partage sa vision pour l’année à venir en matière de transition énergétique au Maroc. Selon lui, «2024 sera une année cruciale pour rattraper le retard et mettre en place les mesures nécessaires pour accélérer la transition énergétique du pays».
L’un des principaux défis identifiés par Ikken concerne l’ouverture de la moyenne et basse tension. Pour y remédier, il souligne l’importance d’adopter rapidement les lois et décrets nécessaires. En particulier, il met l’accent sur l’entrée en vigueur des décrets liés aux procédures d’autorisation dans le cadre de la loi 13-09, ainsi que sur la mise en œuvre des décrets d’application de la loi 82-21 sur l’autoproduction d’énergie électrique, afin de favoriser l’accès aux installations de production d’énergie renouvelable.
«Pour garantir la cohérence des politiques publiques et augmenter leur efficacité, la mise en œuvre de la Stratégie nationale bas carbone et la Stratégie nationale du développement durable sera essentielle. Ces stratégies permettront de décarboner tous les secteurs, y compris ceux qui sont difficiles à électrifier, tels que l’aviation, le maritime et la sidérurgie», explique Badr Ikken.
Il souligne également l’importance de traiter toutes les filières et tous les segments, pas seulement le secteur électrique, et mentionne que la filière de l’hydrogène vert jouera un rôle clé à moyen et long terme. Une autre priorité pour l’année à venir est l’opérationnalisation de l’offre marocaine en matière d’hydrogène vert. Le Maroc dispose déjà d’une feuille de route, de clusters dédiés et d’une commission nationale pour soutenir cette initiative. Le spécialiste souligne la nécessité d’attirer les meilleurs acteurs et partenaires, tels que les investisseurs, les développeurs et les industriels, en leur garantissant un environnement propice.
«L’objectif est de consolider les filières renouvelables et de créer une filière compétitive d’hydrogène vert, tout en maximisant la valeur ajoutée pour le pays», explique-t-il.
Dans l’ensemble, notre expert se montre optimiste quant à l’avenir de la transition énergétique au Maroc. Il croit fortement au lancement de grands projets d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert structurants, ainsi que le développement de projets industriels d’envergure dans ces secteurs.
Ces initiatives serviront de catalyseurs pour les écosystèmes économiques de demain. Cette vision ambitieuse est soutenue par une prise de conscience et un engagement tant du secteur public que du secteur privé. Il est crucial de saisir cette opportunité et de capitaliser sur ce moment propice pour accélérer la transition énergétique et favoriser la croissance économique durable du Maroc.
Nécessité d’une approche collaborative et une volonté continue de renforcer les synergies entre les acteurs
À l’instar du précédent intervenant, Fatima Zahra El Khalifa, directrice générale du cluster EnR (énergies renouvelables), met en lumière les perspectives et les défis de l’année 2024 qui commence. Le Maroc se positionne comme un acteur clé dans la transition énergétique et entend renforcer ses actions pour accompagner le secteur privé dans le développement de projets d’énergies renouvelables. L’un des objectifs principaux pour 2024 est de stimuler l’émergence de solutions novatrices et durables.
Selon El Khalifa, il est essentiel d’adopter des pratiques industrielles plus durables pour améliorer la compétitivité et répondre aux exigences du marché. Cette prise de conscience croissante favorise l’émergence d’une filière industrielle compétitive au Maroc. Le Cluster EnR compte actuellement plus de 210 membres, ce qui témoigne d’une augmentation continue de son réseau. Cette diversité d’entreprises, de PME, d’institutions et d’acteurs clés est un atout majeur pour réussir la transition énergétique. Cependant, malgré les progrès réalisés, trois défis majeurs restent à relever pour favoriser davantage l’industrialisation des technologies renouvelables au Maroc.
«Le premier défi est de renforcer les liens et la collaboration au sein de l’écosystème des énergies renouvelables. En favorisant une synergie plus étroite entre les startups, les entreprises et les institutions, il sera possible de maximiser l’impact des actions entreprises et d’accélérer le processus d’industrialisation. Le deuxième défi crucial est le financement. Pour mettre en place des projets industriels ambitieux, il est impératif de créer des incitations financières attractives afin d’encourager les entreprises et de stimuler les investissements nécessaires. Ces incitations peuvent jouer un rôle clé dans l’accélération de la transition énergétique», explique Fatima Zahra El Khalifa.
Enfin, le troisième défi concerne le développement des compétences de la main-d’œuvre. Une formation adaptée aux besoins spécifiques de l’industrie des énergies renouvelables est essentielle pour garantir la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et compétente. «L’alignement des compétences sur les besoins du secteur permettra de créer un environnement propice à une industrialisation durable et florissante des technologies renouvelables au Maroc»